lundi 17 septembre 2007

Trois messes basses - par Henri B.

Connaissez vous cette légende rurale qui raconte qu’au château du Bezu la nuit du 13 octobre on entend sonner la clochette d’argent des Templiers et on voit monter une file d’ombres blanches dans les ruines ?

Une jolie histoire de fous templaristes, mais au-delà de ça ?

Et le conte de Daudet « Les Trois Messes Basses », extrait, tout comme « Le Curé de Cucugnan » (qui d’ailleurs n’est pas de Daudet), des Lettres de mon Moulin, le connaissez vous ?
Il se finit par le récit d’un certain Garrigue qui affirme avoir entendu une cloche et vu, la nuit de Noël monter au château du Sire de Trinquelage une longue file d’ombres indécises.

Trinquelage. Il n’y a aucun Tinquelage en Provence (ni ailleurs en France) Il existe bien une famille Trinquelague, en Roussillon, qui d'ailleurs aurait eu des propriétés près d’Oppoul. Mais on est bien loin du Mont Ventoux.

Alphonse Daudet fait bien évidement référence au mystère que découvrira Saunière. D’ailleurs : un seul curé (Dom Balaguère) pour trois messes. Retournons : Trois curés pour une seule « messe ». (Gellis, Saunière, Boudet ?).

Et que nous dit ce conte : un pauvre curé de campagne, dont le sacristain n’était autre que le diable, aurait « bâclé », par gourmandise, les messes de minuit. Pour ce crime il est condamné à les redire au même endroit durant trois cent ans.

Mais Daudet a écrit cela avant que Saunière « trouve », avant même qu’il soit nommé curé de RLC. Certes, mais il devait avoir connaissance alors de quelques secrets, les mêmes que plus tard connaîtrons nos trois curés. Et ce serait pour nous mettre sur cette piste qu’avec un certain humour Saunière orna l’entrée de sa sacristie d’un diable ?

Mais les trois « messes », ce ne peut être Gelis, Boudet et Saunière, pas en 1866. Alors ?
Alors ces contes doivent nous révéler bien plus

La « messe » dans le rite originel désignait la partie du rite réservée aux initiés, aux « saints ».
Nicolas de Myre, Antoine le Grand et François d’Assise pourraient alors être les trois « messes » dites par Dom Balaguère. Trois saints, trois figures d’un même personnage.

Et Dom Balaguère est aidé sur le chemin du péché par le diable, sous l’apparence de son sacristain. Ainsi pour ne pas nous même reproduire l’erreur de Dom Balaguère : le péché de gourmandise, nous faut-il, dans le noir, séparer le curé du sacristain ?

Et ce « diable », qui inspire la gourmandise à Dom Balaguère ? Nul n’ignore que le démon de la gourmandise est Belzébuth. Alors le diable de Saunière ? Belzébuth ?

Il est assez communément admis que c’est Asmodée. Mais pourquoi ?
On représente souvent Asmodée boiteux, depuis Lesage, certes. Mais boiteux, ce diable l’est-il vraiment ?
Il est prostré de douleur, « terrassé », mais rien ne prouve qu’on voulût le faire boiteux.
C’est Gérard de Sède, qui décréta qu’il était boiteux, et de fait : qu’il représentait Asmodée.

Gérard de Sède Initié ?

Asmodée, le démon aux trois têtes ! Evidement une référence à l’Hermes. Asmodée, celui que Salomon aurait obligé à construire le Temple. Curieuses références.
Indices laissés par Saunière ; indices laissés par de Sède ?

Gérard de Sède mystificateur ?

Ou faux indices. Asmodée est un gardien de trésors ; pratique.

Asmodée, le démon de la luxure ? Même si ça n’est pas totalement improbable vu la personnalité de Saunière, ça reste assez peu crédible : il ne semble guère avoir jamais voulu vaincre ce démon.

Il apparaît plus crédible, si tant est que l’ont ai à l’identifier, que ce soit Belzébuth ; celui duquel nous devons nous garder ; celui dont Saunière nous dit « par ce signe tu le vaincra ».

D’autant qu’Asmodée est aussi celui qui sème l’erreur…

Revenons à Trinquelage, et permettez moi une analyse plus originale.

Après avoir cherché dans différents idiomes des langues d'Oc, notamment l’Occitan Toulousain, et le Provençal, (et avoir eu confirmation que le mot « Bézu » est quelquefois employé dans la langue de Mistral pour désigner le diable.), je n’ai pu y trouver aucune signification.

Mais il m’est venu, curieuse association, me direz-vous – mais vous verrez qu’il n’est point besoin d’analyse paranoïacritique pour la justifier – le souvenir de la chanson que du chanter le Chapelier à la réception donnée par la Reine de Cœur (je parle bien évidement d’Alice’s Adventure in Wonderland).
Celle-là même où il « massacra » le temps. Ce qui le vexa bien entendu, et il resta pour lui à Six heures (« It’s always six o’clock now. »)
Et bien cette chanson la voici :

Twinkle, twinkle, little bat
How I wonder what you're at
Up above the world you fly
Like a teatray in the sky
Twinkle, twinkle …


Et le Loir de continuer : « Twinkle, twinkle twinkle, twinkle… » et ce jusqu’à ce qu’on le frappe pour qu’il s’arrête.

Prononçons maintenant « Trinquelage » à l’anglaise, nous obtiendrons quelque chose comme « touinkeul-èdge » ce qui donne évidement « twinquel-age » : L’age du scintillement ou le moment du scintillement. Et ce moment, quel est-il ? C’est le moment où le Chapelier chante cette chanson, le moment où il est resté coincé : Six heures ; l’heure du Thé. (L’heure du T ?)

Ainsi ce château de Trinquelage, c’est le château « du moment du scintillement » ou le « château de 6 heures. »

Mais Daudet nous dit que le château est au pied du Mont Ventoux… Alors ?
Alors posons nous devant le Moulin de Fontvieille, d’où Daudet nous dit écrire ses lettres, et regardons en direction du pied du Mont Ventoux.
Et de là, le « Château de 6 heures » devint « le château qui est à 6 heures », soit, derrière nous. Et où arrive-t-on, loin à 6 heures ? Au Château de Rennes, non loin du Bézu...

Château de la reine, peut-être, car que passe à côté de RLC ? Le « Roux Sillon » : La méridien rouge : « ligne de cœur ». Ainsi voici la Reines de Cœur (et d’autres avant nous l’ont compris, et au vu des événements du 22 juin 1996 ont du mal interprété le « qu’on lui coupe la tête » - pauvre Belzébuth.)


J’extrapole beaucoup me dira-t-on. Peut-être ; mais la première publication des "Trois messes basses" date de 1866 (dans l'Evénement), un an après la sortie d'Alice's Adventure in Wonderland. Et rappelez vous le livre de Boudet : la vrai langue, la langue verte, celle par laquelle il nous faut passer pour comprendre : c’est l’anglais.


Je continu à explorer cette voie, pour l'heure : méfions nous des sirènes.


Votre serviteur Henri B.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Cher Confrere et Camarade.
vos articles sont de plus en plus impressionants.
Je suis stupéfait, étonné, et attristé par la nouvelle que vous annoncez concernant votre voyage initiatique.
étant donné l'affluence des articles que vous publiez je me demandais si vous n'auriez pas une adresse mail à me communiquer pour correspondre de manière privée, j'aurais quelques annecdotes à vous narrer.
j'attends sans doute un mail de ta part (on se tutoie, il me semble)

Antoine G.

Anonyme a dit…

En effet, il serait bon de pouvoir se parler en privé. Je t'ai ai envoyé un email.

Espérant rapidement avoir une réponse.

HB